mardi 10 mai 2016

Es la mierda postal (des soucis administratifs de l'expatriation)

(Crédit: Thinkstock)

Hola chicas y chicos ! Plus d’un mois que je n’ai pas publié ici. Normal, j’étais à la Poste. Je m’explique.
Fin mars, Pépé se décide à faire réexpédier son courrier depuis la France jusqu’à Madrid. Jusqu’ici, tout va bien. Très vite, il ne reçoit plus RIEN dans notre boîte, c’est plutôt bon signe. Très vite, notre fils, avec lequel il partage une moitié de prénom, ne reçoit plus RIEN non plus, c’est plutôt moyen signe… et puis jours après jours, c’est notre boîte madrilène qui s’entête à ne RIEN recevoir.
Fin avril, Pépé se rend à son bureau de poste de Madrid afin d’envoyer un recommandé et là… un gentil postier lui dit : « Ooooooh ! Monsieur Pépé, c’est vous ? Non parce que ça fait un mois qu’on reçoit du courrier à votre nom, mais sur l’étiquette de réexpédition de la poste française, il n’y a pas de numéro de rue, alors impossible de vous distribuer le courrier. Mais on en a eu une belle pile ! ». Note explicative : notre rue mesurant à peu près 7 kilomètres, en effet, sans numéro, c’était pas gagné.
 - Ah bon ? Et bien donnez-le moi alors !
- Impossible, nous venons de le réexpédier en France, à votre bureau de Poste.
Parfait ! Justement Pépé venait en France le lendemain, et se rend donc directement à la Poste, où il expose ses deux demandes, somme toute assez basiques :
1. comment procéder pour que l’étiquette de réexpédition soit corrigée et porte désormais notre numéro de rue ?
2. où se trouve le courrier qui a fait Paris-Madrid-Paris au cours du mois écoulé ?
Réponse :
- Il faut demander à la dame qui s’en occupe… qui n’est pas là… qui a une adresse mail… que voici.
Parfait ! Justement Pépé sait se servir d’un ordinateur, donc il envoie un mail, deux mails, trois mails… Sans réponse.
Parfait ! Justement Pépé revenait en France la semaine suivante et se rend donc à nouveau à la Poste, où il réitère ses deux demandes. Et là… La réponse touche au sublime :
Nous, à la Poste, on ne s’occupe pas du courrier.
Oui, non, je sais, il faut l’entendre pour le croire. Du coup, je vous la refais tellement c'est bon :
Nous, à la Poste, on ne s’occupe pas du courrier.
Pépé demande alors à voir un responsable (il n’y en a pas) ; la dame du guichet lui suggère de se rendre à un autre bureau un peu plus loin de chez nous (oui, oui, celui là même qui est fermé depuis 5 ans) ; un monsieur lui propose de revenir lundi (il sera reparti à Madrid).
À ce stade, le flegme britannique de Pépé en a pris un petit coup.
Mon Pépé annonce donc qu’il ne bougera pas du bureau de Poste tant qu’il n’aura pas la réponse à ses deux questions.
C’EST LÀ QU’ILS ONT ENVOYÉ LES FLICS.
Qui sont venus. À trois. Et qui ont pris la défense de Pépé.
Et là, les miracles se sont enchaînés :
1. Soudainement, il existait une responsable avec laquelle j’allais avoir très officiellement rendez-vous le lundi suivant ;
2. Pendant le weekend, « la dame qui s’en occupe… qui n’est pas là… qui a une adresse mail… que voici » a ressuscité et fait le nécessaire pour que l’adresse de l’étiquette de réexpédition soit corrigée.
Lundi matin, me voici donc dans le bureau de cette fameuse responsable longtemps restée invisible, qui m’informe que Pépé ne risquait pas de retrouver de sitôt son courrier car celui-ci allait être :
- option A : retourné à l’envoyeur dans un délai d’un mois à… on ne sait pas.
- option B : envoyé à Libourne, si l’envoyeur n’était pas mentionné sur l’enveloppe. Là, le courrier sera ouvert (dans un délai d’un mois à… on ne sait pas), et s’il est toujours impossible d’identifier l’envoyeur, il sera… détruit.
Et cette dame m’a également conseillé de déposer une réclamation et de demander un remboursement. Ah parce que oui, j’avais oublié ce détail : la réexpédition du courrier vers l’étranger n’est pas un service gratuit, il nous en a coûté 130 euros pour l’année…
Une petite dernière pour la route ? :
Nous, à la Poste, on ne s’occupe pas du courrier.

PS : fun fact : j'ai trouvé cette illustration sur un billet intitulé "Est-ce qu'on a le droit de tuer son facteur?" que vous pouvez lire ici clic clic.